Je sais, j’arrive après la bataille. Tous les épisodes de Stranger Things ont déjà été diffusés voici plusieurs semaines, vous en avez déjà probablement entendu parler et, tout aussi sûrement, vous avez peut-être déjà regardé les huit épisodes de la première saison de cette série diffusée par Netflix, et qui fait un splendide hommage aux années 1980. Mais si vous êtes passé à côté du phénomène Stranger Things, prenez quelques minutes pour lire ceci. Je ne suis pas un gros consommateur de télévision, qui me sert avant tout à regarder des films, des documentaires et quelques séries. Je ne dépenserai jamais une énergie folle pour disserter sur ce qui se passe dans le petit écran. Mais j’ai adoré Stranger Things, et je n’ai pas résisté à l’envie de vous faire cette petite liste :
7 raisons de regarder Stranger Things
J’aurais pu me contenter d’une seule raison, et vous dire simplement : « regardez Stranger Things, vous verrez, c’est chouette ». Mais ça faisait un peu léger comme argumentaire. J’ai donc décidé de développer un peu. Dans l’ordre, voici pourquoi je vous invite à vous précipiter sur cette série :
1) L’idée
L’histoire est simple : Etats-Unis, années 1980, dans une petite ville de l’Indiana. Mike Byers, 12 ans, disparaît un soir alors qu’il rentre chez lui à vélo. Ce qui pourrait donner lieu à une banale enquête de police se transforme peu à peu en série qui mêle fantastique, polar, comédie et nostalgie. Mais si elle est une ode à la culture, aux films et aux séries des années 1980, Stranger Things a le bon goût de ne jamais sombrer dans la parodie ou le plagiat. Elle se démarque suffisamment des productions de l’époque, tout en multipliant les hommages (plus ou moins discrets, mais tous réussis) à cette période.
2) La réalisation
Stranger Things a été réalisée par deux frères, Matt et Ross Duffer. Je ne les connaissais pas, même de nom. Auparavant, ils avaient déjà réalisé « Hidden » et « Wayward Pines », deux autres séries plutôt sombres et à priori appréciées par le public. Ce que j’ai particulièrement aimé dans la réalisation de Stranger Things, c’est qu’elle ne rentre pas dans les cases, elle mélange habillement plusieurs genres et elle évite soigneusement la surenchère. La façon de tourner est à la fois sobre et originale, les effets spéciaux (très réussis) restent discrets et ne sont là que pour servir le propos, pas pour en mettre plein la vue, et la photo se montre superbe et parfaitement raccord avec l’ambiance eighties. Globalement, la série est très agréable à regarder, même en dehors de toute considération scénaristique.
3) Le casting
C’est une bande de copains, à l’aube de l’adolescence, qui se trouve au centre de l’intrigue. Et les acteurs ont été particulièrement bien choisis. Le groupe rappelle évidemment E.T., les Goonies ou encore Super 8, même si l’arrivée d’une jeune fille va changer les liens et les rapports entre ces jeunes passionnés de jeux de rôle. La jeune Millie Bobby Brown est exceptionnelle dans le rôle d’Eleven, beaucoup vont jusqu’à voir en elle « la nouvelle Natalie Portman » ; mais j’ai une petite préférence pour Dustin, l’un des enfants, interprété par Gaten Matarazzo. Bref, d’une manière générale, le jeu des acteurs, ados comme adultes, souffre peu la critique, et les personnages sont bien exploités. Vous remarquerez évidemment la présence de Winona Ryder, icône du cinéma fantastique des années 1980 (qui ne se souvient pas de Beetlejuice, de Dracula ou de Edward aux mains d’argent), dans le rôle convaincant d’une mère qui oscille entre l’hystérie et la dépression. Une précision importante, par ailleurs : j’ai regardé un extrait en VF, c’est insupportable. Je ne snobbe pas une VF si la série est bien doublée, mais honnêtement, je ne saurais trop vous recommander de regarder Stranger Things en VOST – ou en VO tout court, si vous voulez vraiment vous la péter le matin à la machine à café.
4) Les références cultes
Stranger Things est avant tout un véritable hommage à la TV et au cinéma des années 1980. Que ce soit dans les cadrages, les dialogues, les situations, les personnages, les références sont nombreuses, mais toujours suffisamment discrètes pour ne pas transformer le moindre épisode en catalogue de clins d’œil. Certaines sont d’ailleurs tellement discrètes que je suis complètement passé à côté. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter cet article, ou encore celui-ci. Sachez que vous retrouverez pêle-mêle des allusions à E.T., les Goonies, Alien, Poltergeist, Rencontres du 3ème type, Shining, Stand by Me, The Thing (« La chose d’un autre monde » en version française), « Ca » de Stephen King, ou même Les dents de la mer (pour les véhicules et uniformes de police).
5) « La chose »
Ce n’est pas un humain, ce n’est pas non plus un monstre, c’est encore autre chose. Je vais éviter de trop vous en dire – et encore plus de vous montrer la créature en question. Sachez juste que la présence de cette chose est parfaitement cohérente avec l’histoire narrée dans cette série, et qu’elle est particulièrement inquiétante et effrayante. Mais que vous arriverez quand même, lors d’une scène, à en rire. C’est la l’une des forces de Stranger Things : émouvoir avec des scènes légères, et faire sourire pendant les drames.
6) La bande originale
C’est l’un des gros points forts de la série. Vous entendrez de nombreuses chansons pop/rock et new wave du milieu des années 1980 (c’est-à-dire le moment où est censé se dérouler la série), et vos oreilles retrouverons avec plaisir Toto, les Bangles, The Clash, Foreigner, New Order (etc.). Mais il faut également saluer la bande originale composée par Kyle Dixon et Michael Stein du groupe S U R V I V E, assez discrète et qui s’intègre parfaitement au récit et aux images tournées – vous pouvez l’écouter sur Spotify en cliquant ici (et ici pour le volume 2 si vous en voulez encore). Ce duo est également auteur de la musique du (court) générique de début, qui fait de façon assez évidente référence aux compositions minimalistes de John Carpenter. A choisir, j’aurais préféré un choix plus audacieux, en piochant par exemple dans le courant synthwave/retrowave, qui a remis au goût du jour la musique électronique des années 1980 en y ajoutant des éléments contemporains. Les (bons) candidats potentiels ne manquaient pas : derrière les Kavinsky, College ou Electric Youth, tous trois popularisés par la bande originale du soporifique long-métrage Drive, je citerais volontiers Miami Nights 1984, Mitch Murder, Timecop1983, Lazerhawk, Anoraak, Lifelike… Le choix était vaste pour composer quelque chose de plus inspiré et pêchu. Peut-être pour la saison 2 ?
7) Et parce que Stranger Things aura une suite
En 2017, pour être exact. L’information a été confirmée par Netflix. La deuxième saison de Stranger Things comptera 9 épisodes (les titres sont déjà disponibles sur la page Wikipédia consacrée à la série, attention au spoil potentiel…), soit un de plus que la première. Voilà une raison supplémentaire de vous intéresser à cette série, et de la regarder. Ou de la regarder à nouveau si c’est déjà fait !
Note : les photos qui illustrent cet article sont les photos de Stranger Things fournies par Netflix, et les illustrations sont celles qui ont été réalisées par Kyle Lambert pour Netflix.