C’est la magie des vacances à la campagne : il y a toujours une merveille cachée au détour d’un chemin, un trésor nimbé dans les environs du village d’à-coté. Lors de nos vacances d’été, nous avons passé une semaine en Touraine, logeant dans un gîte à une quinzaine de kilomètres de Loches – je vous recommande au passage la visite de la vieille ville, du donjon et du logis royal, qui abritait lors de notre passage une très belle exposition sur la chevalerie. Mais en plus des vieilles pierres, dont la région est riche, nous avons découvert de vieilles mécaniques, abandonnées dans ce qui est devenu au fil des ans un cimetière de voitures… Qui vous rappellera immanquablement ces photos des anciennes stations service américaines laissées à l’abandon, postées quelques semaines.
Dans le petit village (pas abandonné, celui-ci !) qui abritait notre gîte, mon regard a été attiré par des carcasses visibles depuis la route principale. Je suis revenu quelques jours plus tard avec mon appareil photo, et je suis allé en quête d’information en sonnant à la porte de la maison la plus proche. Une dame en plein ménage m’a ouvert sa porte, et m’a expliqué que ce vaste terrain jonché d’épaves appartient à un habitant du village, qui avait ici un garage destiné aux réparations automobiles. Garage aujourd’hui fermé, vraisemblablement depuis plusieurs années, mais les épaves sont toujours là. « Il y en avait trois fois plus il y a quelques années », m’a précisé l’habitante, visiblement agacée par la présence toute proche de ce cimetière de voitures, quasi-exclusivement constitué de modèles Français des dernières décennies.
Moi qui pensait tomber sur le propriétaire des lieux, à qui j’avais l’intention de demander l’autorisation de faire des photos, j’en ai été pour mes frais. Mais j’avais trop envie de garder un souvenir des lieux, j’ai fait sans autorisation. Genre badass, rebelle de la cambrousse. Et je ne regrette pas : près d’une dizaine de Citroën DS et ID, des Simca envahies par la mousse, une Renault 8 cernée par les pissenlits, une vieille 2Cv cachée par un squelette de hangar, une Peugeot 403 coincée au milieu de vieux camions et d’utilitaires sans âge : l’endroit ne manque pas d’intérêt. Même si, hélas, toutes ces voitures sont à la fois bien trop abîmées, et pas assez cotées sur le marché de la voiture de collection pour qu’elles puissent susciter l’intérêt d’un passionné en quête de restauration. Reste donc ces quelques photos, pour découvrir un endroit qui devait, il y a quelque décennies, déborder de vie mécanique…
Un cimetière de voitures au coeur de l’Indre-et-Loire