Vous avez du mal à comprendre ce que disent les ados et les jeunes de votre entourage ou de votre famille ? Vous êtes au bon endroit ! Pour la troisième année (voir la version 2015 ici ou encore la variante 2016 par là), je vous propose d’améliorer votre compréhension du langage des moins de 20 ans, avec un lexique des termes, abréviations (vive Twitter et les SMS !) et expressions les plus utilisés par les jeunes et les ados actuellement. Quelques précisions avant de rentrer dans le vif du sujet : comme d’habitude, cet article n’est ni une critique ni une glorification du langage des jeunes, mais simplement un constat, un état des lieux.
Et évidemment, la plupart des 12-20 n’utilisent que ponctuellement et partiellement ces termes (voire pas du tout !), n’allez pas généraliser ou avoir une interprétation excessive de ce lexique inspiré par le langage des jeunes : personne ne construit des phrases avec l’intégralité des termes, expressions et abréviations listés ci-dessous.
La langue est une chose vivante, qui évolue au quotidien depuis que le langage existe, au gré des usages, besoins et apports des autres civilisations et cultures. L’anglais et les langues du centre et du nord de l’Afrique sont ainsi remarqués dans plusieurs termes en vogue ces dernières années. Vous noterez que certains des termes présentés dans cet article sur le langage des jeunes ont déjà quelques années d’usage, mais comme ils persistent dans le langage courant et qu’ils n’ont pas été intégrés dans les deux précédentes éditions de mes articles sur le langage des jeunes et des ados, cela explique leur présence ici. Enfin, pour finir, ce lexique et les deux précédents doivent vous permettre de mieux comprendre les 10-25 ans, mais la compréhension de ces termes et expressions ne vous donne aucune légitimité pour les employer à votre tour : un daron de 45 ans qui essaie de parler comme son Kevin de fils âgé de 14 ans, c’est définitivement ridicule, sachez-le.
Enfin, je vous invite bien évidemment à compléter cet article en utilisant la section des commentaires, en fin d’article, pour me soumettre des termes du langage des jeunes à ajouter dans la prochaine édition !
40 mots du langage des jeunes et des ados en 2017-2018 :
AFK : abréviation de « Away from keyboard », expression anglaise qui signifie « loin du clavier ». En d’autre termes : en train de manger, de dormir, de prendre une douche, bref, permet de signifier que l’on est plus devant l’ordi ou sur son smartphone. Très utilisé sur les chats (chat étant ici le mot anglais pour désigner les discussions en ligne, rien à voir avec le monstre domestique velu qui griffe vos rideaux et miaule à 5 heures du mat’ pour sortir chasser).
Exemple :
J'ai jouer une partie de rocket league où l'équipe adverse était AFK pendant tout le match
quel jeu facile— MioAkiyama_GamingTv (@MioAkiyamaGTV) January 9, 2017
A la bien. L’expression a deux significations différentes. La première : « A la bien » signifie « bien ». Faire ça « à la bien », c’est faire quelque chose de façon soignée, convenablement. La seconde : une situation tranquille, plaisante. Se mettre à la bien, c’est se mettre à l’aise, se détendre, passer un bon moment. Expression popularisée par la chanson (sortie en 2007, ça commence à dater !) du rappeur marseillais Soprano, mais toujours utilisée. A découvrir dans le clip ci-dessous :
BDR : abréviation. Être au BDR, c’est tout simplement être au bout du rouleau. Et quand on est au bout du rouleau, l’énergie manque pour écrire des mots plutôt que des abréviations, c’est connu.
Exemple :
Je suis déja au bdr apres meme pas 1 semaine de reprise
— ѕαяαн/α (@abb_Sarahh) January 5, 2017
BG : abréviation de « beau gosse ». Désigne non pas un enfant aux physique délicat, mais un (jeune) homme séduisant. Notez que parfois, le BG est autoproclamé. Ce qui est à la fois ridicule, et bien peu modeste.
Exemple :
Jamais des BG vont me suivre sur Instagram. Toujours des gens chelou
— (@pruneisbae) 12 janvier 2017
Cheh : interjection issue de l’arabe qui signifie « bien fait ! », voire plus précisément « bien fait pour toi ! » selon les circonstances. Parfois orthographié sheh. Très utilisé, même chez les moins de 10 ans (j’ai un témoin vivant de cette affirmation au sein même de mon domicile).
Exemple :
Le daron il me coupe la wifi a 22h mais miskine il sait pas que j ai 30Giga de 4G cheh
— CARRILLO (@sami_hbn) 2 janvier 2017
Clash : le terme est issu de l’anglais et signifie à la base « un choc, un accident, un combat ». Cet anglicisme désormais omniprésent (même dans les jeux mobiles, Cf. le succès de Clash of Clans et de Clash Royale) désigne un affrontement entre deux ou plusieurs personnes. Affrontement le plus souvent verbal, mais qui peut passer à la violence physique. Exemple avec cette vidéo du célèbre youtubeur Cyprien qui moque, avec beaucoup de talent, le « clash des gitans » qui fut un grand moment d’internet – et dans le genre clash, il faut reconnaître qu’il y avait de l’idée et de l’imagination au service de la poésie et de la communication verbale :
Cosplay : c’est un mot-valise composé des termes « costume » et « play ». Il désigne ainsi, comme le résume si bien Wikipédia, « un loisir qui consiste à jouer le rôle de ses personnages en imitant leur costume, leurs cheveux — à l’aide d’une perruque ou en réalisant la même coupe de cheveux que celle du personnage — et leur maquillage« . La mode du cosplay vient essentiellement de deux milieux, les mangas et le jeu vidéo, mais il s’inspire aussi parfois du cinéma, des dessins animés ou des séries TV. Les Québécois lui préfèrent le terme « costumade », plus français il est vrai. Mais tout de suite, ça claque moins.
Crush : désigne la personne dont on est amoureux – sans que cette personne ne soit au courant. Sinon, ça veut dire que sois tu t’es dévoilé(e), soit tu t’es fait cramer (dur). C’est un terme anglais. « To have a crush« , c’est avoir un coup de coeur, le béguin (terme démodé depuis les environs de 1967) pour quelqu’un. Crush est utilisé comme nom mais aussi, plus rarement, comme verbe, dans des phrases du genre « j’ai crushé sur lui ». Notez qu’en dépit de la présence du terme dans le nom du jeu vidéo « Candy Crush« , le terme n’a rien à voir avec l’univers de la confiserie – vous êtes prévenus, ça vous évitera bien des gaffes.
Exemple :
J'espère que mon crush va me parler aujourd'hui histoire que jme sente un peu moins nulle
— lucci (@drunqeen) January 13, 2017
Dab : c’est un mouvement réalisé avec les bras, qui n’a donc rien à voir avec un DAB (Distributeur automatique de billets). Pour reprendre la définition de Wikipédia, qui fait le taf mieux que moi, « le dab est un mouvement chorégraphique où le danseur place simultanément son visage dans le pli du coude, tout en pointant le ciel dans la direction opposée avec les deux bras parallèles ». A priori le mouvement serait né dans la scène hip-hop à Atlanta, mais moi je suis plutôt branché rap West Coast (2Pac, Nate Dogg, Warren G, Dr Dre, Xzibit, Ice Cube, tout ça), alors le dab, je trouve ça insignifiant. Je lui prédis le même avenir que la tecktonik, tiens. Le geste a surtout été popularisé par les footballeurs, notamment Paul Pogba, quand ils célèbrent une victoire. Sachez que vous pouvez même le conjuguer : le verbe dabber est très utilisé.
Illustration :
Le dab de @paulpogba perfect !!❤️ #Pogba #euro2016 pic.twitter.com/hvK42AUMsi
— Faty⚪️ (@fatylabaase) 4 juillet 2016
Daron / daronne : termes qui désignent respectivement le père et la mère. En fait, cela fait longtemps que le terme existe. Quand je dis longtemps, il ne s’agit pas de quelques années, mais de plusieurs siècles ! Le terme était semble-t-il utilisé dès le 17e siècle pour désigner le maître de maison, puis le patron. Le Larousse sous-entend qu’il pourrait être le résultat de l’association des termes « baron » et « dam », qui désignait un seigneur en ancien Français. Bref, ton daron, c’est ton papa, ton géniteur, ton paternel, ton vieux. Le terme daronne a connu un regain d’intérêt suite au buzz suscité par l’altercation filmée entre des participants à un tournage de clip de rap et les forces de l’ordre, au cours de laquelle un pré-ado a lancé aux forces de l’ordre « vos daronnes elles boivent du Sprite sa mère« . Voilà ce qui arrive quand on veut jouer au thug sans avoir travaillé au préalable ses punchlines.
Déclassé : trop classe, au dessus du lot, top of the pop, trop trop bien. Alors qu’à la base, le terme désignait une personne déchue, qui a perdu son statut social (ou, à la limite, un sportif sanctionné pour avoir enfreint le règlement). Le sens du terme a donc été tout simplement inversé, et ne s’applique plus aux personnes, mais aux objets. Le langage des jeunes a ses raisons que la raison ignore.
Exemple :
Dubai c'est déclassé jveux vivre la bas
— Yass (@Yasminekll) January 8, 2017
Déso pas déso : expression qui signifie en raccourci « J’aimerais te dire que je suis désolé mais en fait, non, je ne le suis pas du tout ». Peut remplacer l’expression désormais surannée « Je m’en bat les steaks ». Oubliez également « Désolé. Ou pas. », car du fait de la surabondance de « ou pas », quasiment devenu un élément de ponctuation à part entière, son usage est aujourd’hui moqué.
Exemple :
Tout à l'heure en rentrant : " Eh jolie mademoiselle, t'as deux minutes pour ??" Déso pas déso, j'avais Beyoncé dans les oreilles.
— Salomé (@sellylis) January 9, 2017
Déter : version raccourcie de « déterminé ». Se prononce « déterre ». Être déter, c’est donc être partant, chaud, à bloc, super motivé.
Petite explication de texte en vidéo et en musique avec Greg Frite sur la chaîne Youtube KassDed
DSL : abréviation de « désolé ».
Exemple :
Profiter d'sa jeunesse c'est pas être bourré tous les weeks et sauter sur tout c'qui bouge j'suis dsl
— Jose Rafael ⚡️ (@dleaf4r) January 13, 2017
Fdp : abréviation de « fils de pute ». Plutôt trivial, donc. Notez ainsi que l’usage de l’abréviation (et plus encore des termes qu’elle évoque) risque de froisser plus ou moins irrémédiablement votre interlocuteur. Préférez « maraud », « fripon » ou à la limite « rustre », cela démontrera l’étendue de votre culture et vous évitera de prendre un taquet dans les mandibules.
Frais : synonyme de « trop bien », « stylé », « cool »; « génial ». Rien à voir, donc, avec la température du yaourt que vous venez d’extirper du frigo.
Exemple :
J’ai enfin Netflix ca va être trop frais
— Anaïs (@kobenette24) 6 janvier 2017
Gadjo / gadji : ces deux termes très utilisés dans la région marseillaise (mais aussi ailleurs !) servent à désigner un garçon ou une fille. Mais ces mots n’ont à la base rien de marseillais : ils sont issus du romani, et servent à la base à désigner les individus qui ne font pas partie de la communauté rom.
Exemple (pour l’explication de texte sur « nudes, voir ci-après) :
Ya des gadji on connait leurs nudes avant leurs noms ici
— sensitive thug (@Senouy_) January 6, 2017
Game : terme issu de l’anglais et qui signifie « jeu ». Le terme « game » est utilisé en français pour signifier un milieu, un univers, par exemple « le rap game », « le youtube game », etc. Le terme est également employé dans l’expression « fin du game », qui signifie potentiellement plusieurs choses : qu’une personne maîtrise mieux que quiconque son domaine d’activité, que l’on est soi-même à l’origine d’un fait exceptionnel, ou que l’on vient de clasher son adversaire à tel point qu’il peut retourner dans les jupes de sa daronne.
Gavé : synonyme de « trop ». Terme issu de la région bordelaise, ou son utilisation reste essentiellement cantonnée, même si les réseaux sociaux contribuent à propager son usage au-delà de Bordeaux.
Exemple :
J'veux trop un animal mais ma mère veut pas c'est gavé triste
— Arthémis (@lfpmw) December 26, 2016
Guacamolesque : ce généreux néologisme tout à fait dispensable, qui se base sur le nom « guacamole » (terme désignant la célèbre purée d’avocat épicée) est un synonyme de « cool », « énorme », « hallucinant ». Quelque chose de guacamolesque, c’est généralement quelque chose que l’on apprécie énormément. Notez que le langage des jeunes, qui sont souvent prompts à abréger les mots voire à se contenter des initiales des mots qui composent une expression, est ainsi capable de créer des termes inutilement longs. Ceci dit le terme est déjà assez ancien et il semble tomber peu à peu en désuétude.
Exemple :
Une histoire Guacamolesque
— Curtis (@CurtisNvl) 3 janvier 2016
Hype : terme anglais qui signifie « battage médiatique », « matraquage publicitaire ». En Français, le sens est différent. Avoir la hype, c’est être très excité et impatient à propos de quelque chose, la plupart du temps un produit dont la commercialisation est proche. Par exemple, le prochain smartphone Samsung (s’il ne prend pas feu) ou la Nintendo Switch (300 € pour jouer à un énième Zelda, super). Hype se décline aussi en participe passé, il n’est pas rare que quelqu’un se dise « hypé », voire « overhypé ».
Exemple :
C'est fou la hype que j'ai vis à vis de la Switch 😀 Mais je vais devoir attendre mon anniversaire pour l'avoir 🙂 (et le bac partie 1 :x)
— SkyBluue (@skybluue_) January 24, 2017
Issou : tout est parti de la vidéo d’un comédien espagnol (surnommé El Risitas du fait de son rire explosif et communicatif), et de sa façon particulière de prononcer « Jesus », qui n’est autre que le prénom de celui qui mène l’interview dans la vidéo précitée. Le terme « issou » a ensuite été popularisé par certaines sections du très suivi forum du site www.jeuxvideo.com. L’histoire a pris de telles proportions qu’elle a même eu des répercussions sur la ville d’Issou, dans les Yvelines. Un article du Parisien résume assez bien l’affaire… Issou n’a donc pas de signification particulière, il sert pour ainsi dire de marqueur d’appartenance à une communauté, presque de signe de ponctuation, et il reste très utilisé sur les forums (en particulier le 15-18 et le 18-25 de jeuxvideo.com) et Twitter.
Lossa : verlan de salaud, mais dans le sens « malin, rusé ». Parfois, le terme est aussi utilisé pour désigner les relations, les potes, alors désignés comme « les lossas ».
Lourd : Synonyme de très cool, top, génial. Comme frais, en somme. Notez que l’usage de l’expression « c’est du lourd » plutôt que sa variante contemporaine « c’est lourd ! » voire plus simplement « louuuuurd ! » permet de démasquer une personne de plus de 25/30 ans.
Exemple :
Ça doit être archi lourd de savoir jouer du piano
— فالنتاين (@vrubgue) January 22, 2017
Magl : parfois orthographié « magle » ou « maggle ». Se prononce tout simplement « ma gueule », et ne désigne pas le visage du locuteur, mais permet d’apostropher une connaissance (de préférence amicale) afin de prendre de ses nouvelles. Ainsi, wesh ma gueule, bien ou bien ? peut se traduire par « Bonjour mon ami, comment allez-vous ? »
Exemple :
@OphelieWasner ma plus belle rencontre, profite j'ai un peu bu, mais je t'assure t'es dans mon cœur magl ❤
— a (@_apollinets) January 1, 2017
Mav : abréviation de « ma vie », parfois écrit sous la forme abrégée « MV ». Contrairement à ce qu’il serait tentant de croire, « ma vie » ne fait pas référence à sa propre existence mais permet de désigner son meilleur ami ou sa meilleure ami (le terme est toutefois nettement plus utilisé par les filles que par les garçons), ou son amoureux(se).
Mort. Sous-entendu « de rire ». Ainsi, à ne pas comprendre dans le sens « passé de vie à trépas », mais plutôt comme substitut à l’expression « c’est trop, j’en peux plus de rire, ça me tue tellement c’est drôle ». Les moins feignants écrirons « je suis mort », les plus épuisés se contenterons de « mort. » – le point final appuyant le propos.
Exemple :
Ptdrrrr regardez comment elle a voulu faire la meuf j'suis mort pic.twitter.com/hMVsRjkeaC
— Fortnite BR France (@FORTNITE_BRFR) January 9, 2017
Newbie : parfois écrit « noob« . Terme issu de l’anglais qui désigne un débutant, une personne sans expérience. Presque toujours employé de façon péjorative et méprisante : être un newbie n’a vraiment rien de glorieux. Très utilisé dans l’univers des jeux vidéo.
Nude : un nude, c’est une photo de soi dans le plus simple appareil. L’explication ? En anglais, nude veut dire nu. La meilleure chose concernant les nudes est d’éviter d’en faire ou, à tout le moins, de les partager. Sauf si tu veux que la photo de toi nu(e) en gros plan fasse le tour du ter-ter en moins d’une demi heure. C’est toi qui vois.
Exemple :
ptite pensée aux filles qui envoient des nudes à mon cousin prcq'ils ont tourné au repas de famille ce midi:/
— dpz (@Ju_Dpz) January 22, 2017
Peufra : verlan de frappe. Une peufra (ou une frappe, donc), c’est une très jolie fille. Une bombe, comme le disaient les jeunes dans les années 1990 – c’est-à-dire à la préhistoire. Notez qu’on reste dans un champ lexical très militaire. Le terme est aussi utilisé dans l’expression « c’est de la peufra » (ou « c’est de la frappe », qui remplace de la même façon l’antédiluvienne expression « c’est de la bombe », pour désigner un objet, une situation ou un événement hors normes. Enfin, sachez que peufra est aussi parfois utilisé pour désigner du shit (c’est-à-dire de la résine de cannabis).
Exemple :
Miss tahiti aussi c une peufra
— إسماعيل (@Marinemgrt) December 17, 2016
PTN : abréviation de putain. Une abréviation d’interjection, voilà un bel effort d’évolution du langage/ Et hop, les voyelles, ça dégage. Notez que pour d’évidentes raisons de difficultés de prononciation, PTN est réservé à une usage écrit. Si vous cherchez à en placer un à l’oral, vous aurez juste l’air très con. Enfin, l’abréviation peut parfaitement fonctionner en combo : « TG PTN ».
Exemple :
Ptn vivement l’été marre de ce froid glacial tout les jours
— نهل (@Nael_Lorenzi) 26 janvier 2017
Schlag : (parfois orthographié Chlag ou chlague). Un(e) schlag, c’est un nul, un déchet, un gros flemmard ou un mec cradingue qui ne fait rien de sa vie et de ses journées. Fonctionne comme substantif mais aussi comme adjectif (« je sors pas je suis trop schlag »). C’est aussi un terme allemand qui signifie coup, gifle – rien à voir, donc. A la base, le terme désignait surtout les drogués et les alcooliques, ou encore les clochards.
Exemple :
Tout le monde fait raclette moi je vais manger des céréales comme un schlag
— Nicolow (@TheNKP21) December 11, 2016
Socoman : également orthographié so coman, voire so comman (avec ou sans espace). Le terme a fait une véritable invasion sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter. Pourtant le mot n’est pas un néologisme, ni un emprunt à une autre langue. Il s’agit tout simplement d’une prononciation déformée de « C’est comment ? ». Socoman a fait le buzz suite à une vidéo postée par le compte Youtube ElhadjOfficiel, dans lequel le jeune youtubeur passe un certain temps à répéter le terme. Qui est devenu, depuis, un véritable signe de ponctuation décliné à toutes les sauces, et souvent précédé d’un hashtag. C’est marrant, mais pas plus de 5 minutes, en fait.
Exemple :
N'empêche l'autre il est en train de passer d'une lambo à une clio socoman
— korosenai ☆ (@leakhaleezi) January 14, 2017
Street : terme anglais qui désigne la rue. Mais évoquer « la street », c’est parler de la zone, du quartier, plus que d’une rue. D’où l’expression « street credibilty ». Et si t’en as pas, c’est que t’es pas un thug, mais juste un bolosse bon à se faire victimiser. Retourne pleurer chez ta daronne.
Tarpin : synonyme de « trop » ou de « très ». Issu de la région marseillaise.
Exemple avec le clip de la chanson dédiée à ce terme par L’Algerino :
Ter-ter ou Terter : désigner le quartier, le secteur. Le terme a clairement ringardisé le mot verlan « tiéquar ».
Exemple :
De retour dans mon ter ter
— Chachoulix (@CharlotteBcqt) January 27, 2017
TG : acronyme de « ta gueule ». Pour plus d’efficacité, peut être utilisé en combo. Exemple : « Mais TG FDP PTN ! », qui marque un certain agacement de la part du locuteur. Existe dans la variante FTG, acronyme de « Ferme ta gueule ». Plutôt trivial, à utiliser avec modération et en connaissance de cause.
Timp, parfois orthographié timpe. Verlan de putain. Pas super, super courtois, n’en abusez pas dans vos phrases et conversations.
Toz, parfois écrit ou prononcé « atoz » ou « a toz ». Le terme signifierait « pet » en arabe, mais je n’en ai aucune certitude – si un arabophone dans la salle peut confirmer ou infirmer, je l’en remercie d’avance… Le terme est utilisé pour marquer l’indifférence (« je m’en fous »), un refus (« même pas en rêve ! dégage ! ») ou l’exaspération (« ça commence à me saouler »).
Exemple :
Tout ce que je fais elle voit rien alors mtn toz chacun pr sa gueule
— Gouzienne (@justinegzn) January 22, 2017
Et ce sera tout pour cette troisième – mais sûrement pas dernière – publication sur le sujet. Encore une fois, si le sujet vous intéresse, je vous invite à relire :
Décryptez le langage des jeunes et des ados (2015)
Le langage des jeunes et des ados – version 2016
A bientôt sur Le Curionaute !