Ce n’est pas pour le plaisir de vous narrer les détails les plus intimes de mes habitudes alimentaires, mais il faut bien expliquer le cheminement qui a mené à cet article : a chaque repas, j’engloutis un dessert à base de lait. Industriel, le dessert. Yaourt, crème aux oeufs, liégeois, ce genre de chose. Sauf que depuis quelques temps, je me penche sérieusement sur l’étiquetage de chaque produit, alimentaire ou non. Nature et origine des ingrédients, lieu de fabrication, groupe industriel qui se cache (ou pas) derrière la marque. Résultat : entre le lait écrémé « origine non-UE », le lait en poudre, les graines de vanille issues de gousses épuisées qui accompagnent un arôme issu de champignon (mais qui du coup te laisse croire que tu as de la vraie vanille, malin…), j’en ai eu ras-le-bol des desserts industriels. J’aurais pu choisir une solution intermédiaire : par exemple, les yaourts bio de Carrefour (lait entier bio d’origine Française) sont bons, ceux d’Auchan encore un peu meilleurs. Mais comme j’ai un tempérament excessif, et que j’avais l’occasion de faire d’une pierre deux coups (bye bye l’industrie agroalimentaire ET bye bye la grande distribution pour mes desserts), j’ai acheté une yaourtière. Le truc de grand-mère, que tout le monde (ou presque) a dans un coin de sa cuisine, et a utilisé deux ou trois fois avant de le ranger consciencieusement pour l’oublier définitivement.
Je voulais un modèle simple, basique, facile, peu encombrant. Exit les modèles capables de faire du fromage, ou 12 yaourts d’un coup. Je ne voulais pas non plus d’un modèle doté de pots en plastique – si je veux du plastique, j’achète mes yaourts au supermarché. Après avoir consulté les tests et avis disponibles, j’ai orienté mon choix vers la 439101 de Lagrange. Je ne l’ai pas trouvée en magasin malgré des recherches dans plusieurs enseignes, je l’ai donc achetée en ligne sur Ubaldi, une centrale d’achat située dans le sud de la France : livraison rapide et sans souci, suivi de commande pro, tarif imbattable. J’évite autant que possible Amazon : je préfère commander auprès d’une entreprise qui ne fraude pas le fisc, et qui ne traite pas ses employés comme des esclaves – cela dit, je ne connais pas les conditions de travail chez Ubaldi, mais au moins sont-ils situés en France, et leur siège n’est pas planqué dans un paradis fiscal.
Bref, pour en revenir au yaourts : vous mélangez un litre de lait (de préférence entier, bio et issu d’un élevage Français, voire local) avec un sachet de ferment (bio aussi, dans mon cas, déniché dans le supermarché Les Nouveaux Robinsons de Montrouge) ou un yaourt d’une précédente fabrication (ou un yaourt bio du commerce, à défaut). Vous répartissez le mélange dans les pots – ceux de la yaourtière Lagrange sont de belle taille. Vous mettez en route la yaourtière, de préférence le soir, et 8h à 12h plus tard vous pourrez placer au réfrigérateur vos yaourts aussi savoureux qu’onctueux – le temps nécessaire dépend du lait utilisé et de la consistance souhaitée, pour ma première fabrication, avec des ferments lactiques, j’ai choisi 10h et le résultat était parfait. Vous obtiendrez 7 yaourts, ou plutôt 6 puisque le 7ème servira à préparer la prochaine « fournée ». Vos yaourts se conserveront sans problème pendant huit jours au réfrigérateur.
Vous pouvez les parfumer au sucre, au caramel, aux fruits, au chocolat, les seules limites sont celles de votre imagination… et des goûts de vos enfants et de votre conjoint(e).
Pas de souci à avoir concernant la sécurité puisque la yaourtière dégage très peu de chaleur : à l’issue du processus, un peu de buée sur le couvercle témoigne de l’activité qui a régné pendant la nuit. Idem pour la consommation électrique : 13W dans le cas de la yaourtière Lagrange, soit un coût en électricité inférieur à 0,02 € en heures creuses pour une fabrication de yaourts pendant 10 heures. Deux centimes de coût de production, c’est quand même négligeable ! Le ferment bio m’a coûté 6 euros (ouch !) mais j’ai fait 7 yaourts avec, et je suis censé pouvoir faire au moins 20 « repiquages », c’est-à-dire réutiliser 20 fois un yaourt de la fabrication précédente pour lancer une nouvelle série. Je mise plutôt sur 10, du coup ça ferait 6 euros de ferment pour 60 yaourts, soit 10 centimes par yaourt. Ajoutez 15 à 30 centimes (selon la marque) de lait entier entier bio par yaourt. Coût total par yaourt : 25 à 45 centimes d’euros. C’est-à-peu près les prix du commerce, mais vos yaourts maisons sont plus gros, et ils ont la saveur de la satisfaction personnelle issue du fait maison 😉 Et si vous utilisez un yaourt du commerce plutôt que, comme moi, un ferment hors de prix, le coût de revient de vos yaourts baissera d’autant…
La yaourtière Lagrange que je possède est garantie 2 ans (+1 an gratuit si vous vous inscrivez sur le site), elle a l’air assez solide et la simplicité de sa conception laisse augurer une belle durée de vie. Je n’hésiterai pas à venir mettre à jour cet article si ce n’est pas le cas !
En attendant, oubliez les desserts industriels (ou au moins lisez les étiquettes pour vous rendre compte de ce qu’ils contiennent) et tentez l’aventure yaourt maison : c’est très bon, économique et ça donne de bonnes habitudes.
Comment faire de délicieux yaourts maison
- Mélangez en douceur un litre de lait avec un ferment liquide, ou un ferment en sachet préalablement activé (une heure dans une demi-tasse de lait), ou un yaourt du commerce (idéalement un yaourt bio au lait entier, dont la date de péremption est la plus lointaine possible)
- Vous pouvez ajouter du lait en poudre (il en existe du bio, obtenu par simple évaporation, donc rien de chimique) pour améliorer la consistance, et un peu de crème si vraiment vous êtes très très gourmands 😉
- Vous pouvez ajouter des fruits (sauf s’ils sont acides, car dans ce cas ils anéantissent les ferments lactiques), de préférence cuits et sucrés. Evitez le chocolat en poudre, le résultat sera catastrophique. Préférez quelques carrés de chocolat fondu dans un peu de lait.
- Vous pouvez sucrer votre lait à ce stade, mais ce n’est évidemment pas impératif.
- Versez votre mélange lait/yaourt (ou lait/ferment) éventuellement additionné de fruits ou de chocolat dans les pots vides. Placez les pots (sans le couvercle) dans la yaourtière, laissez-là en marche pendant une dizaine d’heures.
- Si vos yaourts sont liquides, allongez le temps de fonctionnement ou ajoutez du lait en poudre. A l’inverse s’ils sont acides, réduisez le temps de fonctionnement.
L’idéal est de faire marcher la yaourtière la nuit : au réveil, vous placez vos yaourts au frigo et le soir venu, vous pouvez commencer à déguster votre production ! Notez qu’au bout d’un à deux jours, vos yaourts auront gagné un peu de fermeté. Ils se conservent 8 à 10 jours au réfrigérateur, mais il y a de fortes chances qu’ils soient tous mangés bien avant !
A bientôt sur le Curionaute 😉